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L’histoire de Saint Biez

Saint Biez en Belin : L’origine du nom

     Saint Biez en Belin, tire son nom de Saint Bié ou Béat, solitaire et second Apôtre du Vendômois. Il détruisit un effroyable dragon qui dévorait les bêtes et les passants. Il est représenté, en évêque, un bâton à la main.

     Quant à Belin, l’origine du nom serait, selon Pesche, antérieure à l’occupation romaine et remonterait au celtique, le mot se traduisant par « petit », « faible ».

     C’est en 616 et en 642, lors de donations de St Bertrand et de St Hardouin à l’Eglise du Mans, que le nom de Belin apparaît dans des documents.

     En 1282 Guillaume d’Orne, seigneur de Belin donna au chapitre du Mans, les dîmes de la paroisse avec des vignes et des maisons. La seigneurie faisait partie du Comté de Belin et comprenait comme fiefs principaux Chardonneux, l’Epinardière, la Giraudière et des terres dépendant des Chassoines de Château l’Hermitage.

Chardonneux

     Chardonneux alias Chardonneulx, terre seigneuriale pour laquelle différents aveux sont faits, à savoir :
En 1392 par Henri de Montreoul,
De 1603 à 1607 par Fr.Pittard, écuyer et en 1667 par Gabriel, son fils unique.
Possédé avant la révolution par la famille Rivault.
Le 26 Messidor de l’an 4 (soit le 4 juin 1795) le sieur Rivault revend Chardonneux au dénommé Coindon qui la recède 5 ans plus tard, soit le 1er Complémentaire de l’An 9 (22 septembre 1800) à Charles Leprince Claircigny, négociant.

Le 16 septembre 1808 Julien-Charles Leprince Claircigny cède à René Benjamin Marie Desmares, « autre négociant au Mans qui, ajoutant aux embellissements faits par son prédécesseur, et l’entretenant avec recherche, y attirait chaque année de nombreux amis auxquels il donnait des fêtes charmantes. Chardonneux, accompagné de dehors gracieux, consistant en beaux jardins, bois, prairies, de beaux fossés alimentés d’eaux vives… »

Comme l’atteste différents écrits R-B-Desmares fut certainement l’un des propriétaires le plus heureux de Chardonneux. C’est en toute certitude lui, qui recevra ici, dans sa maison de campagne l’écrivain A de Musset en septembre 1829.

Riche négociant au Mans, très probablement franc-maçon avant la révolution car de 1802 à 1805, il est membre de la loge Moria à l’Orient du Mans, second surveillant de 1802 à 1808 et maître des cérémonies en 1807 et 1808, rose Croix en 1802. Il sera à nouveau membre de la loge et du Chapitre le 10 juin 1831.

René Desmares décède en 1835, laissant pour veuve Louise Texier sa nièce, laquelle se remarie le 9 décembre de la même année avec le Général Baron Pierre Dejean.

Louise Texier, Baronne Dejean est née le 19 janvier 1785 dans le Maine et Loire. De son premier mariage avec R-B-Desmares, elle hérite d’une fortune considérable dont le Château de Chardonneux. Issue d’une famille modeste, la Baronne restera toujours près du peuple tant dans son esprit que dans son comportement. Elle emploiera sa fortune à soulager la misère. Elle fonda et dota des écoles gratuites et alimenta de ses deniers une distribution annuelle de vivres et de vêtements aux nécessiteux.

« Elle était la marraine de nombreux enfants du village et à sa mort chacun reçu 4 000.00 francs. En 1864 ses domestiques que son décès laissait sans travail, eurent leur part de son testament et une petite rente. Le dimanche, quand elle revenait de Tours, la table était pleine de convives du pays qu’elle invitait après le repas à se promener avec elle dans l’Allée aux Dames… »

Louise Texier, Baronne Dejean fut surnommée la bienfaitrice de Saint Biez en Belin.

En 1844, n’ayant pas d’enfant, elle vend en viager Chardonneux au Comte Adrien de Mailly, marquis de Nesle et son épouse Madame Henriette de Lonlay de Villepail. La Baronne s’eteint à Tours le 9 mars 1864.

Il n’est pas surprenant que la Baronne Dejean soit liée aux Mailly. En effet ceux-ci possèdent depuis plusieurs générations le Domaine de la Roche à Requeil, village voisin de Saint Biez.

Au décès d’Adrien de Mailly à son Château de la Roche, le 1er juillet 1878, il laisse pour héritière sa veuve Henriette de Lonlay.

Le 23 décembre 1880, Henriette de Lonlay fait donation à Madame La Princesse de Lucinge sa fille, de la terre de Chardonneux.

Les Faucigny Lucinge vont habiter cette propriété et feront construire en 1882, dans le parc le « nouveau Château » plus grand. Le petit manoir devint alors le pavillon de chasse.

A leur décès, Chardonneux passe en héritage à leur fils unique Jean-Baptiste Aymon de Faucigny Lucinge, époux de Carolyne Foster, de nationalité américaine. Ensemble ils habiteront Chardonneux jusqu’au décès du Prince Aymon. Celui-ci sera d’ailleurs Maire de Saint Biez pendant quelques années. Il décède dans la commune le 1er août 1922, laissant son épouse comme légataire universelle.

Carolyne Foster décède à son tour, sans enfant, le 2 décembre 1936 à Providence aux USA. La propriété est alors revendue par son neveu Ruben Foster, domicilié également à Providence, héritier du Domaine, à Monsieur Clovis Lebled, grand-père des actuels propriétaires jusqu’en 1937.

Paraîtra ultérieurement l’historique de 1937 à nos jours.